Formule choc utilisée par la Ministre de la santé, « la révolution du premier recours » n’est qu’un éternel recommencement. Le faux problème de la désertification médicale sert d’analgésique aux prurits populistes.
Lire : médecine de proximité, retour sur les origines d'un slogan politique
Étymologiquement, une « révolution » n’est qu’un « retour en arrière ». Et en matière de médecine de proximité, ça ressasse ferme. La Lettre de Galilée depuis quelques années s’en amuse goulument, « plus la médecine de proximité mobilise les débats, plus les inégalités se creusent… » disions-nous encore en novembre 2013. De révolution en résolution, où en est-on aujourd’hui ? A-t-on trouvé des solutions à un problème qui n’en était pas véritablement un ?
Notre analyse est que, construit à l’origine avec une intention manifestement électoraliste, le discours sur l’inégalité d’accès aux soins s’est transformé, contre toute attente, en exigence politique portée par les édiles locaux. Et plus les pouvoirs publics font semblant d’apporter des réponses, plus la critique du populisme s’assourdit.
Je pense que les déserts médicaux, avec le recul des services publics, expliquent en partie la hausse du vote FN en zone rurale.
Claude Leicher, président du syndicat MG France
Voilà que le premier recours soigne les bobos et les fachos…