Loi de santé : le mal-être des présidents de CME privés
Réunis en assemblée générale pour renouveler leurs instances, les présidents de CME des établissements de santé privés de la région Pays de la Loire, ont exprimé leur inquiétude.
Voyage en Marasmie occidentale.
Après avoir, il y a quelques années, piloté la conférence nationale des présidents de CME des établissements privés (CNPCMEHP), aujourd’hui présidée par Jean-Luc Baron, Jean Halligon a réuni la conférence des Pays de Loire le 25 septembre dernier pour transmettre le relais à son successeur. Soirée consacrée aussi au déchiffrage des projets politiques qui toucheront directement l’activité des établissements privés.
Le dit et l’écrit
Nous le savions, les CME des établissements privés n’ont pas leur langue dans leur poche, même si le ton reste très policé. Le rapport adressé à Marisol Touraine en octobre 2012, sans doute pour rappeler l’hospitalisation privée au bon souvenir de la nouvelle ministre et éviter sa dédaigneuse indifférence, en est l’exemple cruel. Les propositions contenues dans ce pensum n’ont pas suscité la moindre inspiration dans la tête des rédacteurs de la «stratégie nationale de santé» attendue avec l’angoisse du condamné à mort par les médecins des établissements privés.
Entre deux coups de bistouri, les présidents de CME auront réussi à capter la semaine précédant leur réunion les bribes de trois discours qui ont marqué l’actualité politique.
D’abord, le discours, pugnace et ponctué d’anaphores devenues la marque de fabrique de l’exécutif («non ce n’est pas de l’austérité !»), du premier ministre appelant la confiance du Parlement. On attend la 39ème minute pour comprendre que ce que le chef du gouvenement aura retenu comme point fort de sa politique de santé était le tiers payant généralisé.
Lire : Tiers payant : un combat idéologique ?
Ensuite, insignifiante sur les questions de santé, la conférence de presse du président de la République (qui, il est vrai, a d’autres chats à fouetter). Sa petite phrase sur la santé n’aura pas marqué les esprits, le président considérant déjà comme acquise la loi de santé présentée par sa ministre au conseil des ministres. Circulez, il n’y a rien à voir !
Enfin le retour bruyant et gesticulant de Sarkozy dans une droite divisée, caractérisée par l’absence de projet original sur la santé et la protection sociale (suivi quelques jours plus tard de celui de Juppé à la télévision dans un exercice de contrition sans différence notoire sur le fond).
Rapport CNAMTS : gisements et déguisements
PLFSS 2014 : les industriels montent au créneau
PLFSS 2014 et médicament : attention danger !
Le PLFSS 2014 prévoit de modifier les conditions de prise en charge de médicaments bénéficiant du régime ATU : sale coup pour des milliers de malades gravement atteints.
Grande angoisse dans les familles de malades atteints de pathologies graves, rares ou douloureuses (parfois les trois à la fois) car une modification de la réglementation, probablement concoctée sur un coin de table par un conseiller ministériel stagiaire en attente de pantouflage, risque de priver plusieurs milliers de patients de leur ultime remède. Un amendement que nous publions en fin d’article circule en ce moment parmi les parlementaires.
ATU pointu
Une petite précision pédagogique préliminaire s’impose car la quincaillerie réglementaire relative au remboursement des médicaments est d’une complexité sordide. Commençons par le commencement. Il existe des médicaments innovants, souvent développés dans les services de pointe des hôpitaux publics, prescrits à des malades hospitalisés gravement atteints et le plus souvent en échec thérapeutique. En attendant leur autorisation de mise sur le marché (AMM) ces médicaments expérimentaux, parfois encore en phase d’essai clinique par des malades volontaires, peuvent bénéficier d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU, nous y sommes !) donnée par l’Agence Nationale de Sécurité des médicaments (ANSM ex-AFSSAPS). Durant cette phase, ces médicaments sont, soit remis gratuitement à l’hôpital par l’industriel, soit encore vendus à l’hôpital à un prix négocié. Dans ce cas, l’établissement peut bénéficier d’une prise en charge financière sur le compte de la dotation pour les missions d’intérêt général et d’aide à la contractualisation (MIGAC) à la main des ARS (pour être précis, il s’agit d’une sous-dotation qui répond au joli nom de Merri… mais ne compliquons pas !).
Ce serait très aisé à comprendre si l’histoire… Lire la suite…
Ovnis, omis, honnis
Médicament et croissance économique : les industries dans le cas « K »
Consommation pharmaceutique : l’incroyable résistance des idées reçues
L’étude indépendante réalisée en 2012 par Pierre Chahwakillian avec la collaboration d’Antoine Ferrier-Battner à partir des données d’IMS-Health fournies par le LIR sur les ventes de médicaments de 8 classes thérapeutiques entre 2000 et 2011 dans 7 pays européens chamboule les idées reçues sur la position de la France dans la consommation des médicaments.
Le rififi provoqué au début de l’été par la parution du rapport établi conjointement par Michèle Rivasi, eurodéputée (Europe-Ecologie), Philippe Even président de l’Institut Necker, habitué des coups médiatiques, et Serge Rader pharmacien à ses heures, a fourni l’occasion à une presse en mal de moralisation de touiller quelques contrevérités sur la pharmacie dans le chaudron des idées reçues.
Les assertions du trio militant ont provoqué une vigoureuse mise au point du LEEM.
La question aujourd’hui est de savoir ce qui reste dans l’opinion publique de ces buzz médiatiques récurrents sur l’industrie pharmaceutique aussi éphémères que souvent mensongers.
Prenons encore l’exemple des conclusions de la conférence organisée en février 2013 par Jean-François Derre, directeur associé de CELTIPHARM, reprises illico dans Le Point, L’Express, Le Parisien et même largement diffusées dans la presse gratuite. Que disaient-elles ? La baisse de consommation des médicaments traduirait pour la première fois une « crise de confiance » ponctuelle des consommateurs dont la cause – pour le moins subjective – serait produite par le raffut fait sur le Médiator et sur la pilule de 3ème génération. Dont acte.
Cette avalanche de papiers suit de 6 mois une autre agitation médiatique, celle provoquée fugacement par le communiqué signé par le LIR, « la fin de l’exception française » en juillet 2012, démontrant un mouvement de fond et déjà ancien de la consommation pharmaceutique française.
Comment expliquer l’ensevelissement en moins de six mois d’une démonstration par une autre présentation radicalement opposée ?
En vérité, les informations se suivent mais s’évaporent. Si le papier s’empile, dans le virtuel, la dernière information écrase la précédente. C’est en tout cas ce qui se passe dans… Lire la suite…