Plan d’urgence pour l’hôpital : Emmanuel Macron calmera-t-il la colère des soignants ?
Pour être infirmier, il faut savoir réparer sa machine à laver !
Quand l’hôpital est dans le rouge
Du pain et des roses
Rapport CNAMTS : gisements et déguisements
Formation médicale : le DPC dépecé
Le rapport de l’IGAS paru il y a un peu plus d’un mois sur le développement professionnel continu taille un costume au dispositif poussivement mis en place depuis 2012. La CSMF réagit.
Marisol Touraine s’est énervée. Les multiples récriminations portées à sa connaissance sur le mauvais fonctionnement de l’Organisme de Gestion du Développement Professionnel Continu (OGDPC) lui ont valu une poussée d’hypertension au point de déclencher une inspection de l’IGAS. Et une occasion de plus de dénigrer la loi HPST de juillet 2009 qu’elle n’a jamais trop portée dans son cœur.
Pourtant, cette loi sur laquelle a longuement bataillé sa devancière, a mis un peu d’ordre dans une histoire qui traînait depuis 20 ans.
De la cueillette à l’industrialisation
Car, dans les années 90, si les médecins hospitaliers bénéficiaient du dispositif de droit commun applicable à toutes les entreprises depuis 1971, la formation des médecins libéraux était plus aléatoire. Les premiers avaient droit à un congé rémunéré de quinze jours par an cumulables financé sur les fonds de la formation continue des hôpitaux ; les seconds n’avaient pas d’autres choix que de glaner ici ou là quelques séances de formation généralement payées par Lire la suite…
L’hôpital, rien que l’hôpital
Hôpitaux publics : le poison d’avril
La Cour des Comptes a présenté le 11 avril son rapport sur « la dette des établissements publics de santé ». Beaucoup de bruit dans la presse sur les emprunts toxiques mais peu sur les éclaircies financières.
Il fallait s’y attendre. La commande faite à la Cour des Comptes par le président de la commission des affaires sociales de l’assemblée nationale et ceux de la MECSS datait du 12 octobre 2012. Le rapport de l‘enquête, qui porte sur seulement une vingtaine d’établissements sur les 947 répertoriés, était attendu pour le 31 mars.
Bruits sélectifs
Le Monde en fait un titre à l’acide sulfurique, avec cette manière pseudo-interrogative devenue courante aujourd’hui de mettre le lecteur en alerte : « comment les hôpitaux sont aussi touchés par les emprunts toxiques ». Avec en prime, pour les curieux de la mécanique boursière et financière, un petit abécédaire pour les nuls : « tout comprendre des emprunts toxiques en dix questions ». (éditions abonnés).
A choisir, on préfèrera les explications de Patrick Saurin, sur Mediapart, sur la nature des « emprunts structurés » (autre nom pudique des emprunts toxiques) dont la thèse selon laquelle les emprunts toxiques seraient des opérations spéculatives (et donc pénalement répréhensibles), n’enlève rien aux vertus pédagogiques de l’article.
Denis Meynard, correspondant du journal Les Échos, dans un article du 13 avril, braque le projecteur sur le CHU de Saint Etienne, établissement, il est vrai, épinglé par la Cour des Comptes comme le champion de l’endettement, « dont l’encours structuré représente près de la moitié d’un endettement total de 290 M€ » (p. 103).
Le Figaro parle « d’asphyxie » des hôpitaux, tandis que le Journal du dimanche évoque une attaque contre des banques scélérates par les établissements, offensive musclée conduite par le président de la fédération hospitalière de France, face à la (l’ab)surdité du Gouvernement. Il est vrai que la ministre de la santé, Marisol Touraine, restée seule aux commandes de ce grand vaisseau, aurait été bien inspirée de se doter d’un expert financier quand on mesure la pauvreté de son discours sur le sujet. D’ailleurs, elle n’en parle pas. C’est plus simple. Le site du ministère est d’une remarquable indigence et dans sa dernière conférence de presse accordée à Ouest France la ministre se contente d’exprimer des « regrets ».
Ménage dans les ménages
Le rapport d’une mission parlementaire dénonce le recrutement abusif de médecins intérimaires dans les hôpitaux. Ou comment tendre un bâton pour se faire battre ?
Produit par le fringant député socialiste de l’Isère, Olivier Véran, un rapport au titre accrocheur (« Hôpital cherche médecins coûte que coûte« ) a été remis au Parlement il y a deux semaines non sans provoquer quelques flèches de désapprobation, comme toujours exagérées, lancées par une presse qui aura surtout retenu le sous-titre « Essor et dérives du marché de l’emploi médical temporaire à l’hôpital public »
Où est le problème ?
Venant d’un soldat de la base arrière, on aurait pu s’attendre à l’exhumation de problématiques compliquées et de réflexions absconses comme le PS en a présentement le secret (comme le dernier rapport sur l’immigration). Mais non ! C’est moins le député socialiste que le jeune neurologue du CHU de Grenoble, établissement aujourd’hui sous les projecteurs avec l’hospitalisation de Schumacher, qui a tenu la plume. Car au fond, le rapport Véran est plutôt objectif et plein de bon sens. Du haut de ses 32 ans, le député de l’Isère puise sûrement dans son vécu hospitalier. Les solutions en revanche sont à côté de la plaque.