La Ministre de la Santé a promis un geste de 200 millions d’euro pour mieux rembourser les soins dentaires. La Cour des Comptes quant à elle consacre un chapitre sur les soins dentaires. Des annonces qui arrivent à point nommé alors que s’ouvrent depuis jeudi les négociations autour d’une nouvelle convention entre les chirurgiens-dentistes et l’Assurance-maladie. Entre l’annonce de la Ministre et les propositions soviétiques de la Cour des Comptes (conventionnement sélectif, soutien aux réseaux de santé dentaire, transmission des actes y compris non remboursables, etc.), la messe est dite pour les dentistes…
Selon une étude de l’IRDES de 2008, « en 2006, un Français sur sept déclare avoir renoncé à des soins pour des raisons financières au cours des douze derniers mois. » Les soins dentaires représentaient 63% de ces cas de renoncements (contre 25 % pour les lunettes).
Un désintéressement des pouvoirs publics
La Cour des Comptes, dans son rapport sur les comptes de la Sécurité Sociale, publié consacre son chapitre 6 aux soins bucco-dentaires qui représentent en 2014, 10,6 Md€, soit 5,6 % de la consommation totale de soins et de biens médicaux. Ainsi, « l’assurance maladie obligatoire de base joue un rôle minoritaire dans le financement total de la dépense. En 2014, elle ne prenait plus en charge que 33 % des dépenses dentaires (3,5 Md€ environ), contre 39 % pour les assurances complémentaires (4,1 Md€) et 25 % pour les ménages 231 (2,7 Md€). » (p.250) Si le reste à charge pour le patient est stable depuis 2008, bien qu’élevé, on constate une « érosion accentuée de l’intervention de l’assurance maladie » au profit des complémentaires qui sont ainsi devenus « les premiers financeurs des soins dentaires, avec un montant remboursé de 4,1 Md€ en 2014. » (p.251)